Randonnée itinérante dans les Écrins

1 Août 2017 | Blog Randonnée

Cette année, après avoir organisé fin juin une randonnée itinérante dans le Queyras et la haute Ubaye, je lance fin juillet une seconde escapade entre amis sur plusieurs jours, cette fois dans les Écrins. Une randonnée certes un peu moins longue et difficile que la précédente, mais qui nous fait traverser des paysages tout aussi grandioses. Le départ de cet itinéraire sur cinq jours est fixé au lac du Chambon et l’arrivée au Monêtier-les-Bains, entre lesquels nous traverserons le plateau d’Emparis, les charmants villages du Chazelet, des Terrasses, de Ventelon et des Hières, puis le lac du Goléon, l’Alpe de Villar-d’Arêne et enfin le col d’Arsine.

Nous serons cinq randonneurs : Pierre (qui m’avait accompagné lors de la traversée du Vercors en 2016), Alex (avec qui j’ai randonné en 2015 dans le massif des Cerces et sur le Mont Thabor), David et Barbara (deux amis graphistes venus de Montpellier et Toulouse). Depuis la gare de Grenoble nous prenons tous ensemble un bus pour nous rendre au barrage du lac du Chambon, l’une des entrées du massif des Écrins, et marchons ensuite jusqu’aux jolis villages de Mizoën puis Besse-en-Oisans. La température caniculaire de cette fin d’après-midi ainsi que nos sacs à dos gonflés à bloc ne manquent pas de nous achever sur cette courte marche de départ. Nous passons la nuit au gite du Sarret à Besse-en-Oisans afin de bien commencer, propres et la panse pleine, notre randonnée qui ne commence réellement que le lendemain matin. Le gite est tenu par une accueillante femme d’un caractère bien trempé qui sera aux petits soins avec nous. Le dîner, un gratin de crozets accompagné de cuisses de poulets dorées au four à bois, de bon vin puis d’une île flottante au dessert est succulent au point de faire naître chez nous une pointe de vague à l’âme au moment du départ au petit matin. Nous serions bien restés quelques jours au gite à nous repaître de ces plats délicieux !

Pour notre première “vraie” journée de marche nous avons prévu de monter sur le plateau d’Emparis par le GR54 et de bivouaquer sur la rive du Lac Noir afin d’avoir un point de vue exceptionnel sur la Meije et le glacier de la Girose. L’étape est courte mais intense car nous sommes encore “à froid” et devons monter près de 1000 mètres avec nos sacs à dos encore lourds de provisions. La première partie de la montée nous offre cependant une jolie vue sur le massif des Grandes Rousses à l’ouest et le chemin est agréable à pratiquer. Une fois arrivés sur le plateau d’Emparis au niveau du parking du col Saint-Georges (pour les marcheurs du dimanche) nous pouvons nous reposer un petit moment avant de partir en direction du lac que nous atteignons à l’heure du déjeuner après une dernière courte montée. Une fois repus le ciel se couvre lentement mais sûrement durant le début d’après-midi. Par précaution nous montons nos tentes sur la rive nord du lac Noir. L’orage arrive sur nous en fin d’après-midi mais nous l’avons vu venir de loin et nous réfugions dans nos tentes dès les première gouttes. La pluie ne dure pas longtemps et nous pouvons sortir prendre l’apéro et préparer le dîner. Nous sommes nombreux à bivouaquer autour du lac et faisons la connaissance de Carl que nous invitons à se joindre à nous pour boire un verre de rhum vieux. Ce dernier effectue en solitaire et en autonomie le tour des Écrins et c’est ce soir son dernier bivouac. Après le dîner nous assistons à un splendide coucher de soleil à couper le souffle. Le ciel tourmenté sur le sommet de la Meije et ses glaciers reflète les lueurs ocres du jour déclinant que nous observons en silence pendant un long moment.

Le lendemain matin nous sommes réveillés de bonne heure par un nouvel épisode orageux qui nous confine dans nos tentes le temps que le ciel s’éclaircisse. Le spectacle du lever du jour mêlé aux nuages sombres donne l’occasion de faire quelques jolis clichés. Après un petit-déjeuner rapide nous repartons sous un beau ciel en direction du Chazelet. C’est dans ce village que j’ai passé plusieurs étés en famille étant jeune et que mon oncle Dominique, montagnard aguerri, m’a donné le goût à la marche et la passion pour la haute montagne. Nous y remplissons nos gourdes d’eau et faisons aussi provision de deux bouteilles de vin pour le bivouac du soir. Nous traversons ensuite les charmants villages des Terrasses, Ventelon et des Hières qui ont une vue imprenable sur la Meije et déjeunons au fond du vallon. Vient ensuite l’éprouvante montée pour rejoindre le refuge du lac du Goléon, qui bien que relativement courte nous épuise totalement. Alex qui est en pleine forme arrive à la terrasse du refuge avec un bon temps d’avance et quelques bières fraiches à notre arrivée nous redonnent du baume au cœur. Le ciel devenant menaçant et le souvenir de l’orage de la nuit précédente nous poussent à choisir l’option dortoir au refuge pour le soir. Ce dernier est tenu par un jeune gaillard accueillant qui nous laissera partager avec lui sa cuisine pour préparer notre dîner. Le ciel se dégageant un peu en fin de journée nous irons tous nous baigner dans le lac pour nous décrasser un peu. Je pars ensuite seul parcourir l’alpage qui offre un splendide panorama sur les sommets des Aiguilles d’Arves surplombant le fond du vallon.

L’étape du jour suivant nous amène à redescendre dans la vallée de la Romanche. La difficile montée de la veille est désormais une rapide descente au pas de course. Nous arrivons en fin de matinée à Villar-d’Arêne où nous nous installons en terrasse pour souffler un peu. David commence à avoir les jambes en compote mais se plaint peu. Comme il s’agit de sa première randonnée itinérante il manque d’équipement, notamment une bonne paire de chaussures qui encaisse les chocs en descente et une paire de bâtons pour l’aider. Il prendra dorénavant ma paire de bâtons dans les descentes raides. Nous retrouvons ensuite le GR54 que nous ne quitterons plus jusqu’au Monêtier. Le long de la Romanche le chemin passe en forêt et nous permet de marcher à l’ombre, ce qui n’est pas de refus par cette chaude après-midi ensoleillée. Après avoir monté un petit verrou de 300 mètres nous arrivons sur l’Alpe de Villar-d’Arêne, un des endroits les plus enchanteurs que je connaisse dans les Alpes. Pâturages verdoyants, marmottes par dizaines, hauts sommets à la stature imposante, c’est ici un magnifique condensé de nature alpine. Nous nous rafraichissons de quelques bières au refuge avant de monter notre bivouac sur une jolie prairie surplombant ce dernier. Nous avons fait quelques provisions de “Tourmentes”, la bière du briançonnais, pour notre traditionnel apéritif du soir. Le ciel couchant nous aura définitivement gâté et nous assistons une fois de plus à une magnifique tombée du jour sur l’alpage que surplombent les prestigieux sommets de la Grande Ruine, la Roche Méane, la Montagne des Agneaux, la pointe Nérot et le Pic de Chamoissière. La nuit assez douce nous permet de veiller tard, les yeux dans les étoiles.

Je me lève tôt le lendemain afin de préparer café et thé et aider le groupe à émerger de sa courte nuit et j’ai la chance de voir un groupe de quatre chamois passer tout près des tentes pour aller s’abreuver au torrent en contrebas. C’est la dernière étape et nous devons impérativement arriver au Monêtier-les-Bains avant 14h pour récupérer le bus qui nous ralliera à la gare de Briançon. Nous ne trainons donc pas et plions le camp rapidement pour nous mettre en marche vers le col d’Arsine. Il y a autour du col un large troupeau de vaches qui se laissent paisiblement prendre en photo. Une fois le col passé nous marchons le long de jolis petits lacs d’un bleu clair laiteux et opaque et avançons petit à petit vers la vallée de la Guisane, passant rapidement des alpages à la forêt. La descente est parfois raide, ce qui ne manque pas d’achever les pieds de David qui, cette fois c’est sûr, se procurera de bonnes chaussures et des bâtons l’année prochaine. Alex nous devance comme d’habitude et arrive en bas bien avant le reste du groupe. Nous aurons finalement une bonne avance qui nous permet de prendre le temps de manger un bon repas à la terrasse d’un restaurant avant de monter dans notre bus. Alex nous quitte pour rentrer à Paris par la gare d’Oulx tandis que je rentre chez moi à Die par la gare de Briançon avec David, Pierre et Barbara qui passerons quelques jours à la maison pour se reposer.

Itinéraire de la rando téléchargeable au format Google Earth en cliquant ici

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